Olivier Sauvageot, dit DU CROISY
Chanson : février, assumant le rôle du Tiers état, fait l’éloge du calendrier républicain qui établit l’égalité entre les mois.
Claude GLEIZAL
Projets de décrets proposés par Claude GLElZAL, député de l’Ardèche à la Convention nationale, le 26 décembre 1792, sur la peine à infliger à Louis Capet et sur les mesures à prendre après son jugement. Si les députés de la Restauration avaient eu connaissance de ce document déterré par les compilateurs des Archives parlementaires, nul doute qu’ils n’eussent pas délibéré sur les droits à pension de Gleizal.
Jean-Guillaume LOCRÉ
À la fin de ses Mémoires sur le Consulat, par un ancien conseiller d’État (Paris, 1827, p. 411 et suivantes), Thibaudeau rapporte les interventions du Premier Consul lors de la discussion du Code civil en prétendant en donner le verbatim et, pour certaines, il met en regard le procès-verbal rédigé par Locré.
« Le Premier Consul dit : « Les conférences des anciennes ordonnances ne ressemblent nullement aux nôtres ; alors c’étaient des savants qui discutaient sur le droit ; ici c’est un corps législatif au petit pied. J’ai pu ne pas parler comme le citoyen Tronchet, mais ce qui a été dit par lui, par les citoyens Portalis et Cambacérès, l’a été dignement. Si le procès-verbal est bien rédigé, il offrira un monument digne de la postérité. Si nous lisons les procès-verbaux du temps de Louis XIV, nous y verrons du bavardage. Il ne faut pas que, dans la rédaction du nôtre, les jurisconsultes du conseil laissent échapper des erreurs, ou des choses qui ne seraient pas conformes à leurs opinions ; car, dans la longueur des séances, on peut avoir eu des absences. Il faut y apporter d’autant plus d’attention que le nom du citoyen Tronchet, par exemple, fera autorité. Quant à nous, hommes d’épée ou de finances, qui ne sommes pas de la jurisprudence, mais de la législation, peu importe nos opinions. J’ai pu dire dans la discussion des choses que j’ai trouvées mauvaises un quart d’heure après ; mais je ne veux pas passer pour valoir mieux que je ne vaux. »
Par sa rédaction, Locré a rendu tous les discours dans un style mesuré, grave, froid, uniforme, tel que l’exigeait peut-être la matière. Mais loin d’avoir flatté le Premier Consul en le faisant parler presque comme tous les autres, par cette rédaction, ses discours ont, au contraire, en grande partie perdu la liberté, la hardiesse de la pensée, l’originalité et la force de l’expression. On en jugera par des opinions du Premier Consul, non rapportées dans les procès-verbaux, ou émises dans des séances dont les procès-verbaux n’ont pas été imprimés, et par quelques exemples où l’on mettra à côté de la rédaction de Locré, telle qu’elle est imprimée, les propres paroles du Premier Consul, recueillies par une autre main.
Pour leur intelligence, on y a joint un tableau très-succinct de la discussion qui ne représente que bien imparfaitement les opinions des conseillers d’état et des rédacteurs du code. Ce qu’on en rapporte ne peut donc pas servir de point de comparaison ; ce n’est que l’accessoire obligé de celles du Premier Consul, qu’on se propose principalement de faire connaître. »
Anatole CLAVEAU et Adrien MARX
Avec Profils parlementaires (Dentu, 1869), Claveau a livré une sorte de trombinoscope moral (et souvent caustique) du Corps législatif de 1863-1869 tandis qu’Adrien Marx (Un peu de tout, 1868) s’est borné à quelques portraits d’orateurs en action. Pour l’instant, on n’a retenu ici que les trois notices communes : de Thiers, de Jules Favre et d’Émile Ollivier, ainsi que la notice consacrée par Marx à Rouher.
Quinze jours à Sainte-Pélagie : que la République était belle sous l’Empire !
Les événements de Pontax : Que peut faire le maire d’une ville portuaire lorsque lui arrivent on ne sait d’où les messages d’un capitaine de canonnière exigeant une réception d’apparat… et le recrutement de soixante vierges pour le délassement de son équipage ? À peu près rien. Mais quand le canular devient réalité, que ce marin pulvérise la porte de l’hôtel de ville et lui promet la pendaison pour prix de son inaction, il ne peut que se plier aux demandes du forban en espérant que les autorités supérieures, civiles et militaires, viendront à son secours. Mais celles-ci sont paralysées par des conflits de compétences, par des querelles de personnes ou de partis, puis par une crise ministérielle. Pendant ce temps, la population de Pontax se laisse impressionner par la politesse de surface de l’occupant, les commerçants se hâtent de pourvoir l’équipage du nécessaire et même du superflu aux dépens de la commune et les femmes se disputent les faveurs des arrivants. Le maire, cocu mais sauf, ou plutôt sauf parce que cocu, n’aura plus qu’à solder la dépense par un nouvel impôt…
L’humoriste déroule ici la mécanique de l’impuissance politique, mais cette satire des institutions se double d’une satire des mœurs : la défaillance des autorités favorise l’esprit de collaboration. Bergeret, pourtant plutôt enclin dans ses nouvelles à illustrer la supériorité des femmes, n’épargne en effet personne, sinon peut-être le maire, anti-héros victime de toutes parts : du pirate, de ses administrés et de l’État.
La nouvelle, publiée en 1883 dans la Revue politique et littéraire, a fait l’objet de quelques rééditions au moins jusqu’en 1928. Alfred Sauvy (Aux sources de l’humour, éd. Odile Jacob, 1988, p. 42-43) en faisait grand cas, s’étonnant qu’elle n’ait jamais été adaptée pour le cinéma alors que le découpage était « tout fait et les gags tout écrits ». À défaut, on pourrait au moins republier l’édition Carteret de 1899 : le texte, calligraphié, y est accompagné de 400 dessins, rehaussés d’aquarelle, signés Henriot. Lecture faisant, on en rencontrera quelques pages – dont la photographie mérite certes d’être améliorée.
La discussion du budget: un des Contes modernes de 1886, mais la première publication, dans la Revue politique et littéraire, date de 1884. Un technocrate, jeune marié, tente plus ou moins sournoisement de garder la haute main sur les dépenses du ménage, en appliquant à leur gestion les règles du budget national. Mais à retors, retorse et demie !
Trois mois de pouvoir (1883), scènes de la vie politique pas tout à fait inactuelles : un ministre est bien peu de chose ! Obligé de se contenter du portefeuille de la santé alors que celui de la justice semblait l’attendre, l’avocat Monthurel se débat entre les sollicitations des quémandeurs et les intrigues d’un huissier dont il ne parvient pas à se débarrasser. Il ne réussira pas à s’illustrer et perdra tous ses amis…